PRATIQUES UTOPIQUES
Une collection de livres édités par REPAS
(Réseau d’échanges et de pratiques alternatives et solidaires)

La collection Pratiques utopiques des éditions REPAS porte bien son nom ! De tous temps l’espoir d’un monde meilleur a fait imaginer de nouvelles organisations sociales en réponse aux maux de l’époque. Elles ont été pensées, débattues, écrites… mais certains les ont aussi mises en pratique et c’est le témoignage de ces expériences écrites autant que possible par les acteurs eux-mêmes, que les éditions REPAS publient sous le nom de Pratiques utopiques.

Quel est le lien avec Ardelaine ?

Ardelaine fait partie des fondateurs de cette édition. Pratiques utopiques… c’est son quotidien ! Lorsqu’il a été question d’écrire l’histoire d’Ardelaine la question s’est posée… chez quel éditeur ? Le réseau REPAS rassemblait déjà des initiatives « alternatives » autour de rencontres thématiques. Lors d’une de ces rencontres, il s’est posé la question de transmettre, de témoigner de ces alternatives. C’est ainsi qu’est née l’idée de publier des livres dans une collection intitulée Pratiques utopiques et par ailleurs de créer une formation nommée « compagnonnage alternatif et solidaire ». L’idée était de publier dans une sorte de collectif d’auteurs-éditeurs les témoignages des expériences qui font en quelque sorte bouger les lignes, qui innovent dans notre société.

Quel est son projet éditorial ?

La collection Pratiques utopiques rassemble des livres qui ont l’ambition de montrer qu’il y a toujours place, ici et maintenant, comme hier et ailleurs, pour des réalisations qui se donnent d’autres priorités que le profit, la course à la consommation ou le tout à l’économie et qui inscrivent leur sens dans le concret de pratiques libres et solidaires.

Face au morcellement du travail, à la désertification des campagnes, à la déshumanisation dans les cités ou à l’exclusion, des entreprises, des groupes, des associations ou des individus apportent des réponses originales et adaptées à ces questions de société qui paraissent parfois insolubles.

Concrètement, il s’agit de bâtir « cet autre monde possible » qui ne peut objectivement se décliner qu’au pluriel.

Exemples de démocratie économique, d’initiative citoyenne ou d’innovation sociale, elles bousculent également quelques sacro-saints principes de notre société marchande,

démontrant au quotidien que l’association est plus enrichissante que la compétition, que la coopération vaut mieux que la concurrence ou que l’autogestion permet de reprendre le pouvoir sur sa vie.

Pratiques utopiques espère, par ce biais, encourager ceux qui sont insatisfaits du monde dans lequel ils vivent, à faire le pas vers d’autres possibles. L’utopie est à portée de main.

Combien de livres publiés ?

Ardelaine et Ambiance Bois ont été les premiers à publier : Ardelaine avec Moutons rebelles, la fibre développement local écrit par Béatrice Barras publié en 2003 (réédition en 2008, puis en 2014 édition augmentée), puis Scions travaillait autrement écrit par Michel Lulek (édition 2003, réédition 2009). Ce livre raconte l’aventure d’un collectif autogéré qui a lancé une activité de scierie sur le plateau de Millevaches, dans l’intention d’y expérimenter d’autres formes d’organisation du travail, quand Ardelaine de son côté faisait revivre une filature de laines en centre Ardèche en restructurant une filière laine locale, dans le cadre d’une coopérative.

Aujourd’hui la collection compte 15 titres qui sont autant de récits d’aventures dans les domaines les plus divers.

On y trouve celle du Lycée autogéré de Paris, Une fabrique de libertés, celle d’un groupe d’éleveurs de la Drôme qui ont fait le choix de soigner leurs animaux par l’homéopathie Homéopathie à la ferme, celle de soignants de l’hôpital de Toulouse qui se sont mis à chanter pour les enfants, dans leur service de pédiatrie en en faisant une activité professionnelle reconnue Soignants chanteurs, celle de la création des Coopératives d’activités et d’emplois en réponse à l’injonction « chômeurs, créez vos emplois » Aux entreprenants associés par Elisabeth Bost, celle de Télé Millevaches la première télévision locale, celles qui nous viennent d’époques révolues mais de grands précurseurs des progrès sociaux avec le familistère de Guise …

Godin, inventeur de l’économie sociale par Jean-François Draperi (fin XIXème et début XXXème), et Boimondau, les communautés de travail à Valence de 1941 aux années 1970 avec Faire des Hommes libres par Michel Chaudy. On y trouve aussi des agriculteurs atypiques en recherche de nouveaux modèles La danse des ceps et Pour quelques hectares de moins par Christophe Beau et la reconstruction d’un village en ruines par des chantiers de jeunes bénévoles Chantier ouvert au public par Béatrice Barras.

Encore des univers différents abordés dans ces livres, avec celui d’un restaurant-librairie autogéré de la fin des années 70, époque où fleurissaient ces initiatives, Papier mâché par Christian Vaillant, un des protagonistes ; celle de l’habitat autogéré ou groupé qu’on appelle aujourd’hui l’habitat participatif, avec Commun village par Anne Bruneau qui témoigne de 40 ans d’aventures dans ce mode de vie en recherche de plus de convivialité et de partage dans l’habitat à partir de témoignages recueillis dans 24 de ces groupes. Enfin avec Refaire le monde du travail par Sandrino Graceffa, l’expérience d’une coopérative d’activités et d’emplois pour les artistes amène à se poser plus largement la question du morcellement de l’activité professionnelle et proposer des solutions pour faire face au spectre de l’uberisation croissante.

Les trois dernières publications sont elles aussi des plongées dans d’autres types d’aventures ! Avec La cantine des pyrénées en lutte, nous partons à la rencontre d’une de ces nombreuses tentatives qui s’efforcent, en renouant avec des formes de solidarité en résistance au capitalisme, d’instituer autre chose dans les pratiques et les relations sociales. Dans Pour que l’argent relie les hommes, nous suivons le pari que font en 1978 une douzaine de personnes de faire circuler l’argent en respectant les humains et en créant du lien social. Enfin, tout premier guide pratique de la collection, Vademecum homéopathique de l’élevage en milieu pastoral est le résultat du travail collectif de bergers et d’un vétérinaire, qui souhaitent partager leur expérience et aider d’autres éleveurs et bergers à soigner par l’homéopathie. Le « regard homéopathique » porté aux bêtes conduit au plus profond de leur être, pour y découvrir leurs ressentis, leurs émotions et les comprendre dans leur totalité. Une formidable aventure humaine durant laquelle, rencontres, échanges et partages se succèdent dans un esprit de solidarité et d’entraide.

D’autres livres sont en cours de rédaction, avec des magnifiques histoires de personnes, de collectifs qui prennent leur vie en mains et innovent dans les domaines les plus divers, mettent en pratique le monde dont ils rêvent, des créatifs, des résistants à la déstructuration économique et sociale, des gens qui nous inspirent et nous encouragent à faire le pas vers d’autres possibles !

Pour aller plus loin http://editionsrepas.free.fr/editions-repas-editions.html